En 2016, Derby Rubber a collaboré avec le groupe de recherche de Darren Martin par le biais d’un parrainage de trois ans de la bourse Advance Queensland du Dr Nasim Amiralian. Ensemble, nous avons mené trois évaluations du CNF Spinifex et de sa capacité à renforcer les matériaux en caoutchouc composés.

Qu’est-ce que Spinifex ?

Plus d’un cinquième du paysage australien est dominé par les graminées Triodia ou Spinifex. Les 69 espèces indigènes prospèrent dans des environnements semi-arides et des sols sablonneux et pauvres en nutriments, et dépendent du feu pour se régénérer.

Cette plante rustique a fait l’objet d’un projet ARC Discovery en 2008, que le Dr Nasim Amiralian a rejoint fin 2010 après être venu d’Iran à l’Australian Institute for Bioengineering and Nanotechnology (AIBN) de l’université du Queensland grâce à une bourse de doctorat.

Utilisé depuis longtemps par les Australiens indigènes comme adhésif pour les outils et pour les toits de chaume, Nasim a commencé à chercher à extraire la résine collante du spinifex pour voir si elle pouvait être utilisée comme colle ou adhésif.

« Les nanofibres peuvent être extraites de n’importe quelle plante », a déclaré Nasim. « Mais la principale différence réside dans les nanofibres produites à partir du spinifex ; elles sont très fines, longues et flexibles, et c’est exactement ce dont vous avez besoin en tant qu’ingénieur en matériaux. »

Les fibres ne font « que des dizaines d’atomes de large mais des milliers d’atomes de long », a déclaré le professeur Darren Martin de l’AIBN. Ce rapport d’aspect inhabituellement élevé est « exactement ce que nous recherchons lorsque nous voulons renforcer des matériaux flexibles ».

Comment Spinifex peut renforcer les produits en caoutchouc

Les propriétés uniques des nanofibres de spinifex présentent un potentiel en tant que super-additif dans des applications telles que les matériaux de construction, les emballages et les élastomères, et sont capables d’ajouter de la résistance et de la flexibilité dans des charges minuscules.

Un domaine d’intérêt pour ce matériau renouvelable est le renforcement du caoutchouc, avec des améliorations obtenues à partir d’ajouts de seulement 0,1 %. Il est possible de créer des gants et des préservatifs plus fins et de meilleure qualité, ainsi que des composés de caoutchouc.

Une petite quantité de spinifex – moins de 5 % – suffit pour renforcer le caoutchouc, le polyuréthane ou un autre polymère – explique Nasim.

Une collaboration indigène

L’université du Queensland et son partenaire, la Dugalunji Aboriginal Corporation, ont obtenu un financement pour mettre en service une usine pilote de nanocellulose à l’université. Dans le cadre d’un accord-cadre entre les deux entités, l’objectif à long terme est de créer des emplois de transformation pour les Australiens indigènes dans la petite ville de Comooweal.

Pourquoi est-il important d’investir dans les nanofibres Spinifex ?

L’Australie est loin d’être le seul pays à faire des recherches sur l’utilité industrielle des nanofibres de cellulose. Nasim estime que l’Australie est en retard sur le reste du monde dans ce domaine en pleine expansion.

« Si vous regardez l’Europe, l’Amérique du Nord, le Japon et le Canada, ils se développent beaucoup dans ce domaine », a-t-elle déclaré. « C’est une source naturelle, c’est biodégradable, et avec tous ces nouveaux concepts autour de l’emballage, le reste du monde évolue très vite vers l’utilisation de ces nanofibres pour différentes applications. »

Les investissements économiques et la collaboration entre les industries sont essentiels.

Derby Rubber soutient la Dugalunji Aboriginal Corporation et l’Université du Queensland dans leurs efforts pour développer l’entreprise afin de pouvoir récolter le spinifex de manière durable et viable et fournir des produits à base de spinifex pour une utilisation dans des applications commerciales.

Source:
Article « Grass-roots discovery » de l’Université du Queensland.